Dalibo SCOP
Formation | Module S6 |
Titre | Types de base |
Révision | 24.09 |
https://dali.bo/s6_pdf | |
EPUB | https://dali.bo/s6_epub |
HTML | https://dali.bo/s6_html |
Slides | https://dali.bo/s6_slides |
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Sur les versions précédentes susceptibles d’être encore rencontrées en production, seuls quelques points très importants sont évoqués, en plus éventuellement de quelques éléments historiques.
Sauf précision contraire, le système d’exploitation utilisé est Linux.
Le choix du type employé pour stocker une donnée est primordial pour garantir l’intégrité des données.
Par exemple, sur une base de données mal conçue, il peut arriver que
les dates soient stockées sous la forme d’une chaîne de caractère.
Ainsi, une date malformée ou invalide pourra être enregistrée dans la
base de données, passant outre les mécanismes de contrôle d’intégrité de
la base de données. Si une date est stockée dans une colonne de type
date
, alors ces problèmes ne se posent pas :
=# CREATE TABLE test_date (dt date);
postgresCREATE TABLE
=# INSERT INTO test_date VALUES ('2015-0717');
postgresfor type date: "2015-0717"
ERROR: invalid input syntax 1: INSERT INTO test_date VALUES ('2015-0717');
LINE
^=# INSERT INTO test_date VALUES ('2015-02-30');
postgresdate/time field value out of range: "2015-02-30"
ERROR: 1: INSERT INTO test_date VALUES ('2015-02-30');
LINE
=# INSERT INTO test_date VALUES ('2015-07-17');
postgresINSERT 0 1
Tout les types numériques sont indexables avec des indexes standards btree, permettant la recherche avec les opérateurs d’égalité / inégalité. Pour les entiers, il est possible de réaliser des opérations bit-à-bit :
SELECT 2 | 4;
?column?
----------
6
(1 ligne)
SELECT 7 & 3;
?column?
----------
3
(1 ligne)
Il faut toutefois être vigilant face aux opérations de cast
implicites et de promotions des types numériques. Par exemple, les deux
requêtes suivantes ramèneront le même résultat, mais l’une sera capable
d’utiliser un éventuel index sur id
, l’autre non :
EXPLAIN SELECT * FROM t1 WHERE id = 10::int4;
QUERY PLAN
-------------------------------------------------------------------------
Bitmap Heap Scan on t1 (cost=4.67..52.52 rows=50 width=4)
Recheck Cond: (id = 10)
-> Bitmap Index Scan on t1_id_idx (cost=0.00..4.66 rows=50 width=0)
Index Cond: (id = 10)
(4 lignes)
EXPLAIN SELECT * FROM t1 WHERE id = 10::numeric;
QUERY PLAN
-----------------------------------------------------
Seq Scan on t1 (cost=0.00..195.00 rows=50 width=4)
Filter: ((id)::numeric = 10::numeric)
(2 lignes)
Cela peut paraître contre-intuitif, mais la conversion est réalisée
dans ce sens pour ne pas perdre d’information. Par exemple, si la valeur
numérique cherchée n’est pas un entier. Il faut donc faire spécialement
attention aux types utilisés côté applicatif. Avec un ORM tel
qu’Hibernate, il peut être tentant de faire correspondre un
BigInt
à un numeric
côté SQL, ce qui
engendrera des casts implicites, et potentiellement des indexes non
utilisés.
Pour les identifiants, il est préférable d’utiliser des entiers ou
grands entiers. En effet, il n’est pas nécessaire de s’encombrer du
bagage technique et de la pénalité en performance dû à l’utilisation de
numeric
. Contrairement à d’autres SGBD, PostgreSQL ne
transforme pas un numeric
sans partie décimale en entier,
et celui-ci souffre donc des performances inhérentes au type
numeric
.
De même, lorsque les valeurs sont entières, il faut utiliser le type adéquat.
Pour les nombres décimaux, lorsque la performance n’est pas critique,
préférer le type numeric
: il est beaucoup plus simple de
raisonner sur ceux-ci et leur précision que de garder à l’esprit les
subtilités du standard IEEE 754 définissant les opérations sur les
flottants. Dans le cas de données décimales nécessitant une précision
exacte, il est impératif d’utiliser le type numeric
.
Les nombres flottants (float
et real
) ne
devraient être utilisés que lorsque les implications en terme de perte
de précision sont intégrées, et que la performance d’un type
numeric
devient gênante. En pratique, cela est généralement
le cas lors d’opérations d’agrégations.
Pour bien montrer les subtilités des types float
, et les
risques auquels ils nous exposent, considérons l’exemple suivant, en
créant une table contenant 25000 fois la valeur 0.4
,
stockée soit en float
soit en numeric
:
CREATE TABLE t_float AS (
SELECT 0.04::float AS cf,
0.04::numeric AS cn
FROM generate_series(1, 25000)
);
SELECT sum(cn), sum(cf) FROM t_float ;
sum | sum
---------+-----------------
1000.00 | 999.99999999967
(1 ligne)
Si l’on considère la performance de ces opérations, on remarque des temps d’exécution bien différents :
SELECT sum(cn) FROM t_float ;
sum
---------
1000.00
(1 ligne)
Temps : 10,611 ms
SELECT sum(cf) FROM t_float ;
sum
-----------------
999.99999999967
(1 ligne)
Temps : 6,434 ms
Pour aller (beaucoup) plus loin, le document suivant détaille le comportement des flottants selon le standard IEEE.
SELECT now()::date ;
now
------------
2019-11-13
SELECT now()::time ;
now
-----------------
15:19:39.947677
SELECT now()::timestamp ;
now
----------------------------
2019-11-13 15:20:54.222233
Le nom réel est timestamp without time zone
. Comme on va
le voir, il faut lui préférer le type timestamptz
.
Ces deux exemples ont été exécutés à quelques secondes d’intervalle sur des instances en France (heure d’hiver) et au Brésil :
SHOW timezone;
TimeZone
--------------
Europe/Paris
SELECT now() ;
now
-------------------------------
2019-11-13 15:32:09.615455+01
SHOW timezone;
TimeZone
-------------
Brazil/West
(1 ligne)
SELECT now() ;
now
-------------------------------
2019-11-13 10:32:39.536972-04
SET timezone to 'Europe/Paris' ;
SELECT now() ;
now
-------------------------------
2019-11-13 15:33:00.824096+01
On préférera presque tout le temps le type timestamptz
à
timestamp
(sans fuseau horaire), ne serait-ce qu’à cause
des heures d’été et d’hiver. Les deux types occupent 8 octets.
De manière générale, il est beaucoup plus simple de gérer des dates avec timezone côté base. En effet, dans le cas où une seule timezone est gérée, les clients ne verront pas la différence. Si en revanche les besoins évoluent, il sera beaucoup plus simple de gérer les différentes timezones à ce moment là.
Les points suivants concernent plus de la modélisation que des types
de données à proprement parler, mais il est important de considérer les
types range
dès lors que l’on souhaite stocker un couple «
date de début / date de fin ». Nous aurons l’occasion de revenir sur ces
types dans la suite de ce module.
Enfin, une problématique assez commune consiste à vouloir effectuer des jointures contre une table de dates de références. Une (mauvaise) solution à ce problème consiste à stocker ces dates dans une table. Il est beaucoup plus avantageux en terme de maintenance de ne pas stocker ces dates, mais de les générer à la volée. Par exemple, pour générer tous les jours de janvier 2015 :
=# SELECT * FROM generate_series(
postgres'2015-01-01',
'2015-01-31',
'1 day'::interval
);
generate_series------------------------
2015-01-01 00:00:00+01
2015-01-02 00:00:00+01
2015-01-03 00:00:00+01
2015-01-04 00:00:00+01
2015-01-05 00:00:00+01
2015-01-06 00:00:00+01
2015-01-07 00:00:00+01
2015-01-08 00:00:00+01
2015-01-09 00:00:00+01
2015-01-10 00:00:00+01
2015-01-11 00:00:00+01
2015-01-12 00:00:00+01
2015-01-13 00:00:00+01
2015-01-14 00:00:00+01
2015-01-15 00:00:00+01
2015-01-16 00:00:00+01
2015-01-17 00:00:00+01
2015-01-18 00:00:00+01
2015-01-19 00:00:00+01
2015-01-20 00:00:00+01
2015-01-21 00:00:00+01
2015-01-22 00:00:00+01
2015-01-23 00:00:00+01
2015-01-24 00:00:00+01
2015-01-25 00:00:00+01
2015-01-26 00:00:00+01
2015-01-27 00:00:00+01
2015-01-28 00:00:00+01
2015-01-29 00:00:00+01
2015-01-30 00:00:00+01
2015-01-31 00:00:00+01
En général on choisira une chaîne de longueur variable. Nous ne
parlerons pas ici du type char
(à taille fixe),
d’utilisation très restreinte.
Le type bytea
permet de stocker des données binaires
dans une base de données PostgreSQL.
En règle générale, il est recommandé d’utiliser un champ de type
varchar
tout court, et de vérifier la longueur au niveau
d’une contrainte. En effet, il sera plus simple de modifier celle-ci par
la suite, en modifiant uniquement la contrainte. De plus, la contrainte
permet plus de possibilités, comme par exemple d’imposer une longueur
minimale.
L’ordre de tri des chaînes de caractère (« collation ») peut varier suivant le contenu d’une colonne. Rien que parmi les langues européennes, il existe des spécificités propres à chacune, et même à différents pays pour une même langue. Si l’ordre des lettres est une convention courante, il existe de nombreuses variations propres à chacune (comme é, à, æ, ö, ß, å, ñ…), avec des règles de tri propres. Certaines lettres peuvent être assimilées à une combinaison d’autres lettres. De plus, la place relative des majuscules, celles des chiffres, ou des caractères non alphanumérique est une pure affaire de convention.
La collation dépend de l’encodage (la manière de stocker les
caractères), de nos jours généralement UTF8
(standard Unicode). PostgreSQL utilise par défaut UTF8 et il est
chaudement conseillé de ne pas changer cela.
La collation par défaut dans une base est définie à sa création, et
est visible avec \l
(ci-dessous pour une installation en
français). Le type de caractères est généralement identique.
\l
Liste des bases de données
Nom | Propriétaire | Encodage | Collationnement | Type caract. |...
-----------+--------------+----------+-----------------+--------------+
pgbench | pgbench | UTF8 | fr_FR.UTF-8 | fr_FR.UTF-8 |
postgres | postgres | UTF8 | fr_FR.UTF-8 | fr_FR.UTF-8 |
template0 | postgres | UTF8 | fr_FR.UTF-8 | fr_FR.UTF-8 | ...
template1 | postgres | UTF8 | fr_FR.UTF-8 | fr_FR.UTF-8 | ...
Parmi les collations que l’on peut rencontrer, il y a par exemple
en_US.UTF-8
(la collation par défaut de beaucoup
d’installations), ou C
, basée sur les caractères ASCII et
les valeurs des octets. De vieilles installations peuvent encore
contenir fr_FR.iso885915@euro
.
Si le tri par défaut ne convient pas, on peut le changer à la volée dans la requête SQL, au besoin après avoir créé la collation.
Exemple avec du français :
CREATE TABLE mots (t text) ;
INSERT INTO mots
VALUES ('A'),('a'),('aa'),('z'),('ä'),('å'),('Å'),('aa'),('æ'),('ae'),('af'), ('ß'), ('ss') ;
SELECT * FROM mots ORDER BY t ; -- sous-entendu, ordre par défaut en français ici
t
---
a
A
å
Å
ä
aa
aa
ae
æ
af
ss
ß
z
Noter que les caractères « æ » et « ß » sont correctement assimilés à
« ae » et « ss ». (Ce serait aussi le cas avec en_US.utf8
ou de_DE.utf8
).
Avec la collation C
, l’ordre est plus basique, soit
celui des codes UTF-8 :
SELECT * FROM mots ORDER BY t COLLATE "C" ;
t
---
A
a
aa
aa
ae
af
ss
z
Å
ß
ä
å
æ
Un intérêt de la collation C
est qu’elle est plus simple
et se repose sur la glibc du système, ce qui lui permet d’être souvent
plus rapide qu’une des collations ci-dessus. Il suffit donc parfois de
remplacer ORDER BY champ_texte
par
ORDER BY champ_text COLLATE "C"
, à condition bien sûr que
l’ordre ASCII convienne.
Il est possible d’indiquer dans la définition de chaque colonne quelle doit être sa collation par défaut :
Pour du danois :
-- La collation doit exister sur le système d'exploitation
CREATE COLLATION IF NOT EXISTS "da_DK" (locale='da_DK.utf8');
ALTER TABLE mots ALTER COLUMN t TYPE text COLLATE "da_DK" ;
SELECT * FROM mots ORDER BY t ; -- ordre danois
t
---
A
a
ae
af
ss
ß
z
æ
ä
Å
å
aa
Dans cette langue, les majuscules viennent traditionnellement avant les minuscules, et « å» et « aa » viennent après le « z ».
Avec une collation précisée dans la requête, un index peut ne pas être utilisable. En effet, par défaut, il est trié sur disque dans l’ordre de la collation de la colonne. Un index peut cependant se voir affecter une collation différente de celle de la colonne, par exemple pour un affichage ou une interrogation dans plusieurs langues :
CREATE INDEX ON mots (t); -- collation par défaut de la colonne
CREATE INDEX ON mots (t COLLATE "de_DE.utf8"); -- tri allemand
La collation n’est pas qu’une question d’affichage. Le tri joue aussi dans la sélection quand il y a des inégalités, et le français et le danois revoient ici des résultats différents :
SELECT * FROM mots WHERE t > 'z' COLLATE "fr_FR";
t
---
(0 ligne)
SELECT * FROM mots WHERE t > 'z' COLLATE "da_DK";
t
---
aa
ä
å
Å
aa
æ
(6 lignes)
Des collations comme en_US.UTF-8
ou
fr_FR.UTF-8
sont dépendantes des locales installées sur la
machine. Cela implique qu’elles peuvent subtilement différer entre deux
systèmes, même entre deux versions d’un même système d’exploitation ! De
plus, la locale voulue n’est pas forcément présente, et son mode
d’installation dépend du système d’exploitation et de sa distribution…
Pour éliminer ces problèmes tout en améliorant la flexibilité, PostgreSQL 10 a introduit les collations ICU, c’est-à-dire standardisées et versionnées dans une librairie séparée. En pratique, les paquets des distributions l’installent automatiquement avec PostgreSQL. Les collations linguistiques sont donc immédiatement disponibles via ICU :
CREATE COLLATION danois (provider = icu, locale = 'da-x-icu') ;
La librairie ICU fournit d’autres collations plus spécifiques liées à un contexte, par exemple l’ordre d’un annuaire ou l’ordre suivant la casse. Par exemple, cette collation très pratique tient compte de la valeur des chiffres (« tri naturel ») :
CREATE COLLATION nombres (provider = icu, locale = 'fr-u-kn-kr-latn-digit');
SELECT * FROM
VALUES ('1 sou'),('01 sou'),('02 sous'),('2 sous'),
('10 sous'),('0100 sous') ) AS n(n)
(ORDER BY n COLLATE nombres ;
n
-----------
01 sou
1 sou
02 sous
2 sous
10 sous
0100 sous
Alors que, par défaut, « 02 » précéderait « 1 » :
SELECT * FROM
VALUES ('1 sou'),('01 sou'),('02 sous'),('2 sous'),
('10 sous'),('0100 sous') ) AS n(n)
(ORDER BY n ; -- tri avec la locale par défaut
n
-----------
0100 sous
01 sou
02 sous
10 sous
1 sou
2 sous
Pour d’autres exemples et les détails, voir ce billet de Peter Eisentraut et la documentation officielle.
Pour voir les collations disponibles, consulter
pg_collation
:
SELECT collname, collcollate, collprovider, collversion
FROM pg_collation WHERE collname LIKE 'fr%' ;
collname | collcollate | collprovider | collversion
-------------+-------------+--------------+-------------
fr-BE-x-icu | fr-BE | i | 153.80
fr-BF-x-icu | fr-BF | i | 153.80
fr-CA-x-icu | fr-CA | i | 153.80.32.1
fr-x-icu | fr | i | 153.80
...
fr_FR | fr_FR.utf8 | c | ¤
fr_FR.utf8 | fr_FR.utf8 | c | ¤
fr_LU | fr_LU.utf8 | c | ¤
fr_LU.utf8 | fr_LU.utf8 | c | ¤
(57 lignes)
Les collations installées dans la base sont visibles avec
\dO
sous psql
:
\dO
Liste des collationnements
Schéma | Nom | Collationnement | … | Fournisseur | …
--------+--------------+-----------------------+---+-------------+----
public | belge | fr-BE-x-icu | … | icu | …
public | chiffres_fin | fr-u-kn-kr-latn-digit | … | icu | …
public | da_DK | da_DK.utf8 | … | libc | …
public | danois | da-x-icu | … | icu | …
public | de_DE | de_DE.utf8 | … | libc | …
public | de_phonebook | de-u-co-phonebk | … | icu | …
public | es_ES | es_ES.utf8 | … | libc | …
public | espagnol | es-x-icu | … | icu | …
public | fr_FR | fr_FR.utf8 | … | libc | …
public | français | fr-FR-x-icu | … | icu | …
json
xml
range
Les intervalles de valeurs (range
) représentent un
ensemble de valeurs continues comprises entre deux bornes. Ces dernières
sont entourées par des crochets [
et ]
lorsqu’elles sont incluses, et par des parenthèses (
et )
lorsqu’elles sont exclues. L’absence de borne est
admise et correspond à l’infini.
[0,10]
: toutes les valeurs comprises entre 0 à
10 ;(100,200]
: toutes les valeurs comprises entre 100 et
200, 100 exclu ;[2021-01-01,)
: toutes les dates supérieures au 1er
janvier 2021 inclus ;empty
: aucune valeur ou intervalle vide.Le type abstrait anyrange
se décline en
int4range
(int
), int8range
(bigint
), numrange
(numeric
),
daterange
(date
), tsrange
(timestamp without timezone
), tstzrange
(timestamp with timezone
).
Les opérateurs d’inclusion <@
et @>
déterminent si une valeur ou un autre intervalle sont contenus dans
l’intervalle de gauche ou de droite.
SELECT produit, date_validite FROM produits
WHERE date_validite @> '2020-01-01'::date;
produit | date_validite
--------------------------------------+-------------------------
a0fd7a5a-6deb-4454-b7a7-9cd38eef53a4 | [2012-07-12,)
79eb3a63-eb76-43b9-b1d6-f9f82dd77460 | [2019-07-31,2021-04-01)
e4edaac4-33f1-426d-b2b0-4ea3b1c6caec | (,2020-01-02)
L’opérateur de chevauchement &&
détermine si
deux intervalles du même type disposent d’au moins une valeur
commune.
SELECT produit, date_validite FROM produits
WHERE date_validite && '[2021-01-01,2021-12-31]'::daterange
produit | date_validite
--------------------------------------+-------------------------
8791d13f-bdfe-46f8-afc6-8be33acdbfc7 | [2012-07-12,)
000a72d5-a90f-4030-aa15-f0a05e54b701 | [2019-07-31,2021-04-01)
L’opérateur d’intersection *
reconstruit l’intervalle
des valeurs continues et communes entre deux intervalles.
SELECT '[2021-01-01,2021-12-31]'::daterange
+ '[2019-07-31,2021-04-01)'::daterange AS intersection;
intersection
-------------------------
[2021-01-01,2021-04-01)
Pour garantir des temps de réponse acceptables sur les recherches avancées avec les opérateurs ci-dessus, il est nécessaire d’utiliser les index GiST ou SP-GiST. La syntaxe est la suivante :
CREATE INDEX ON produits USING gist (date_validite);
Enfin, il est possible de créer ses propres types range
personnalisés à l’aide d’une fonction de différence. L’exemple
ci-dessous permet de manipuler l’intervalle de données pour le type
time
. La fonction time_subtype_diff()
est
tirée de la documentation
RANGETYPES-DEFINING.
-- fonction utilitaire pour le type personnalisé "timerange"
CREATE FUNCTION time_subtype_diff(x time, y time)
AS
RETURNS float8 'SELECT EXTRACT(EPOCH FROM (x - y))'
LANGUAGE sql STRICT IMMUTABLE;
-- définition du type "timerange", basé sur le type "time"
CREATE TYPE timerange AS RANGE (
= time,
subtype = time_subtype_diff
subtype_diff
);
-- Exemple
SELECT '[11:10, 23:00]'::timerange;
timerange
---------------------
[11:10:00,23:00:00]
Une contrainte d’exclusion s’apparente à une contrainte d’unicité, mais pour des intervalles de valeurs. Le principe consiste à identifier les chevauchements entre deux lignes pour prévenir l’insertion d’un doublon sur un intervalle commun.
Dans l’exemple suivant, nous utilisons le type personnalisé
timerange
, présenté ci-dessus. La table
vendeurs
reprend les agents de vente d’un magasin et leurs
plages horaires de travail, valables pour tous les jours ouvrés de la
semaine.
CREATE TABLE vendeurs (
varchar NOT NULL,
nickname NOT NULL,
plage_horaire timerange USING GIST (plage_horaire WITH &&)
EXCLUDE
);
INSERT INTO vendeurs (nickname, plage_horaire)
VALUES
'john', '[09:00:00,11:00:00)'::timerange),
('bobby', '[11:00:00,14:00:00)'::timerange),
('jessy', '[14:00:00,17:00:00)'::timerange),
('thomas', '[17:00:00,20:00:00]'::timerange); (
Un index GiST est créé automatiquement pour la colonne
plage_horaire
.
on
\x + \di
List of relations
-[ RECORD 1 ]-+----------------------------
Schema | public
Name | vendeurs_plage_horaire_excl
Type | index
Owner | postgres
Table | vendeurs
Persistence | permanent
Access method | gist
Size | 8192 bytes
Description |
L’ajout d’un nouveau vendeur pour une plage déjà couverte par l’un de
ces collègues est impossible, avec une violation de contrainte
d’exclusion, gérée par l’opérateur de chevauchement
&&
.
INSERT INTO vendeurs (nickname, plage_horaire)
VALUES ('georges', '[10:00:00,12:00:00)'::timerange);
ERROR: conflicting key value violates exclusion constraint
"vendeurs_plage_horaire_excl"
DETAIL: Key (plage_horaire)=([10:00:00,12:00:00)) conflicts
with existing key (plage_horaire)=([09:00:00,11:00:00)).
Il est aussi possible de mixer les contraintes d’unicité et
d’exclusion grâce à l’extension btree_gist
. Dans l’exemple
précédent, nous imaginons qu’un nouveau magasin ouvre et recrute de
nouveaux vendeurs. La contrainte d’exclusion doit évoluer pour prendre
en compte une nouvelle colonne, magasin_id
.
CREATE EXTENSION btree_gist;
ALTER TABLE vendeurs
DROP CONSTRAINT IF EXISTS vendeurs_plage_horaire_excl,
ADD COLUMN magasin_id int NOT NULL DEFAULT 1,
ADD EXCLUDE USING GIST (magasin_id WITH =, plage_horaire WITH &&);
INSERT INTO vendeurs (magasin_id, nickname, plage_horaire)
VALUES (2, 'georges', '[10:00:00,12:00:00)'::timerange);
En cas de recrutement pour une plage horaire déjà couverte par le nouveau magasin, la contrainte d’exclusion lèvera toujours une erreur, comme attendu.
INSERT INTO vendeurs (magasin_id, nickname, plage_horaire)
VALUES (2, 'laura', '[09:00:00,11:00:00)'::timerange);
ERROR: conflicting key value violates exclusion constraint
"vendeurs_magasin_id_plage_horaire_excl"
DETAIL: Key (magasin_id, plage_horaire)=(2, [09:00:00,11:00:00)) conflicts
with existing key (magasin_id, plage_horaire)=(2, [10:00:00,12:00:00)).
Les types composites sont assez difficiles à utiliser, car ils nécessitent d’adapter la syntaxe spécifiquement au type composite. S’il ne s’agit que de regrouper quelques attributs ensemble, autant les lister simplement dans la déclaration de la table.
En revanche, il peut être intéressant pour stocker un tableau de données composites dans une table.
Référence :