Dalibo SCOP
Formation | Module S5 |
Titre | SQL avancé pour le transactionnel |
Révision | 24.09 |
https://dali.bo/s5_pdf | |
EPUB | https://dali.bo/s5_epub |
HTML | https://dali.bo/s5_html |
Slides | https://dali.bo/s5_slides |
TP | https://dali.bo/s5_tp |
TP (solutions) | https://dali.bo/s5_solutions |
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Le texte complet de la licence est disponible sur http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/legalcode
Cela inclut les diapositives, les manuels eux-mêmes et les travaux pratiques. Cette formation peut également contenir quelques images et schémas dont la redistribution est soumise à des licences différentes qui sont alors précisées.
PostgreSQL® Postgres® et le logo Slonik sont des marques déposées par PostgreSQL Community Association of Canada.
Ce document ne couvre que les versions supportées de PostgreSQL au moment de sa rédaction, soit les versions 12 à 16.
Sur les versions précédentes susceptibles d’être encore rencontrées en production, seuls quelques points très importants sont évoqués, en plus éventuellement de quelques éléments historiques.
Sauf précision contraire, le système d’exploitation utilisé est Linux.
La norme SQL a continué d’évoluer et a bénéficié d’un grand nombre d’améliorations. Beaucoup de requêtes qu’il était difficile d’exprimer avec les premières incarnations de la norme sont maintenant faciles à réaliser avec les dernières évolutions.
Ce module a pour objectif de voir les fonctionnalités pouvant être utiles pour développer une application transactionnelle.
La clause LIMIT
, ou sa déclinaison normalisée par le
comité ISO FETCH FIRST xx ROWS
, permet de limiter le nombre
de lignes résultant d’une requête SQL. La syntaxe normalisée vient de
DB2 d’IBM et va être amenée à apparaître sur la plupart des bases de
données. La syntaxe LIMIT
reste néanmoins disponible sur de
nombreux SGBD et est plus concise.
L’exemple ci-dessous s’appuie sur le jeu d’essai suivant :
SELECT *
FROM employes ;
matricule | nom | service | salaire
-----------+----------+-------------+----------
00000001 | Dupuis | | 10000.00
00000004 | Fantasio | Courrier | 4500.00
00000006 | Prunelle | Publication | 4000.00
00000020 | Lagaffe | Courrier | 3000.00
00000040 | Lebrac | Publication | 3000.00
(5 lignes)
Il faut faire attention au fait que ces fonctions ne permettent pas
d’obtenir des résultats stables si les données ne sont pas triées
explicitement. En effet, le standard SQL ne garantit en aucune façon
l’ordre des résultats à moins d’employer la clause
ORDER BY
, et que l’ensemble des champs sur lequel on trie
soit unique et non null.
Si une ligne était modifiée, changeant sa position physique dans la
table, le résultat de la requête ne serait pas le même. Par exemple, en
réalisant une mise à jour fictive de la ligne correspondant au matricule
00000001
:
UPDATE employes
SET nom = nom
WHERE matricule = '00000001';
L’ordre du résultat n’est pas garanti :
SELECT *
FROM employes
LIMIT 2;
matricule | nom | service | salaire-----------+----------+-------------+---------
00000004 | Fantasio | Courrier | 4500.00
00000006 | Prunelle | Publication | 4000.00
2 lignes) (
L’application d’un critère de tri explicite permet d’obtenir la sortie souhaitée :
SELECT *
FROM employes
ORDER BY matricule
LIMIT 2;
matricule | nom | service | salaire-----------+----------+----------+----------
00000001 | Dupuis | | 10000.00
00000004 | Fantasio | Courrier | 4500.00
Ainsi, en reprenant le jeu d’essai utilisé précédemment :
SELECT * FROM employes ;
matricule | nom | service | salaire-----------+----------+-------------+----------
00000001 | Dupuis | | 10000.00
00000004 | Fantasio | Courrier | 4500.00
00000006 | Prunelle | Publication | 4000.00
00000020 | Lagaffe | Courrier | 3000.00
00000040 | Lebrac | Publication | 3000.00
5 lignes) (
Cependant, sur un jeu de données conséquent et une pagination importante, ce principe de fonctionnement peut devenir contre-performant. En effet, la base de données devra lire malgré tout les enregistrements qui n’apparaîtront pas dans le résultat de la requête, simplement dans le but de les compter.
Soit la table posts
suivante (téléchargeable sur https://dali.bo/tp_posts, à laquelle on ajoute un index
sur (id_article_id, id_post)
) :
\d posts
Table « public.posts »
Colonne | Type | Collationnement | NULL-able | Par défaut
------------+--------------------------+-----------------+-----------+------------
id_article | integer | | |
id_post | integer | | |
ts | timestamp with time zone | | |
message | text | | |
Index :
"posts_id_article_id_post" btree (id_article, id_post)
"posts_ts_idx" btree (ts)
Si l’on souhaite récupérer les 10 premiers enregistrements :
SELECT *
FROM posts
WHERE id_article =12
ORDER BY id_post
LIMIT 10 ;
On obtient le plan d’exécution suivant :
QUERY PLAN
------------------------------------------------------------------------------
Limit (cost=0.43..18.26 rows=10 width=115)
(actual time=0.043..0.053 rows=10 loops=1)
-> Index Scan using posts_id_article_id_post on posts
(cost=0.43..1745.88 rows=979 width=115)
(actual time=0.042..0.051 rows=10 loops=1)
Index Cond: (id_article = 12)
Planning Time: 0.204 ms
Execution Time: 0.066 ms
La requête est rapide car elle profite d’un index bien trié et elle ne lit que peu de données, ce qui est bien.
En revanche, si l’on saute un nombre conséquent d’enregistrements
grâce à la clause OFFSET
, la situation devient
problématique :
SELECT *
FROM posts
WHERE id_article = 12
ORDER BY id_post
LIMIT 10
900 ; OFFSET
Le plan n’est plus le même :
Limit (cost=1605.04..1622.86 rows=10 width=115)
(actual time=0.216..0.221 rows=10 loops=1)
-> Index Scan using posts_id_article_id_post on posts
(cost=0.43..1745.88 rows=979 width=115)
(actual time=0.018..0.194 rows=910 loops=1)
Index Cond: (id_article = 12)
Planning Time: 0.062 ms
Execution Time: 0.243 ms
Pour répondre à la requête, PostgreSQL choisit la lecture de
l’ensemble des résultats, puis leur tri, pour enfin appliquer la limite.
En effet, LIMIT
et OFFSET
ne peuvent s’opèrer
que sur le résultat trié : il faut lire les 910 posts avant de pouvoir
choisir les 10 derniers.
Le problème de ce plan est que, plus le jeu de données sera important, plus les temps de réponse seront importants. Ils seront encore plus importants si le tri n’est pas utilisable dans un index, ou si l’on déclenche un tri sur disque. Il faut donc trouver une solution pour les minimiser.
Les problèmes de l’utilisation de la clause OFFSET
sont
parfaitement expliqués dans cet
article.
Dans notre cas, le principe est d’abord de créer un index qui
contient le critère ainsi que le champ qui fixe la pagination (l’index
existant convient). Puis on mémorise à quel post_id
la page
précédente s’est arrêtée, pour le donner comme critère de filtrage (ici
12900
). Il suffit donc de récupérer les 10 articles pour
lesquels id_article = 12
et
id_post > 12900
:
EXPLAIN ANALYZE
SELECT *
FROM posts
WHERE id_article = 12
AND id_post> 12900
ORDER BY id_post
LIMIT 10 ;
QUERY PLAN
----------------------------------------------------------------
Limit (cost=0.43..18.29 rows=10 width=115)
(actual time=0.018..0.024 rows=10 loops=1)
-> Index Scan using posts_id_article_id_post on posts
(cost=0.43..1743.02 rows=976 width=115)
(actual time=0.016..0.020 rows=10 loops=1)
Index Cond: ((id_article = 12) AND (id_post > 12900))
Planning Time: 0.111 ms
Execution Time: 0.039 ms
La clause RETURNING
permet de récupérer les valeurs
modifiées par un ordre DML. Ainsi, la clause RETURNING
associée à l’ordre INSERT
permet d’obtenir une ou plusieurs
colonnes des lignes insérées.
Cela permet par exemple de récupérer la valeur de colonnes portant une valeur par défaut, comme la valeur affectée par une séquence, comme sur l’exemple ci-dessus.
La clause RETURNING
permet également de récupérer les
valeurs des colonnes mises à jour :
UPDATE test_returning
SET val = val + 10
WHERE id = 1
RETURNING id, val;
id | val
----+-----
1 | 20
(1 ligne)
Associée à l’ordre DELETE
, il est possible d’obtenir les
lignes supprimées :
DELETE FROM test_returning
WHERE val < 30
RETURNING id, val;
id | val
----+-----
1 | 20
(1 ligne)
L’implémentation de l’UPSERT
peut poser des questions
sur la concurrence d’accès. L’implémentation de PostgreSQL de
ON CONFLICT DO UPDATE
est une opération atomique,
c’est-à-dire que PostgreSQL garantit qu’il n’y aura pas de conditions
d’exécution qui pourront amener à des erreurs. L’utilisation d’une
contrainte d’unicité n’est pas étrangère à cela, elle permet en effet de
pouvoir vérifier que la ligne n’existe pas, et si elle existe déjà, de
verrouiller la ligne à mettre à jour de façon atomique.
En comparaison, plusieurs approches naïves présentent des problèmes
de concurrences d’accès. Les différentes approches sont décrites dans cet
article de depesz. Elle présente toutes des problèmes de race
conditions qui peuvent entraîner des erreurs. Une autre possibilité
aurait été d’utiliser une CTE
en écriture, mais elle
présente également les problèmes de concurrence d’accès décrits dans
l’article.
Sur des traitements d’intégration de données, il s’agit d’un
comportement qui n’est pas toujours souhaitable. La norme SQL propose
l’ordre MERGE
pour palier à des problèmes de ce type, mais
il est peu probable de le voir rapidement implémenté dans PostgreSQL1. L’ordre INSERT
s’est
toutefois vu étendu avec PostgreSQL 9.5 pour gérer les conflits à
l’insertion.
Les exemples suivants s’appuient sur le jeu de données suivant :
\d employes
Table "public.employes"
Column | Type | Modifiers
-----------+--------------+-----------
matricule | character(8) | not null
nom | text | not null
service | text |
salaire | numeric(7,2) |
Indexes:
"employes_pkey" PRIMARY KEY, btree (matricule)
SELECT * FROM employes ;
matricule | nom | service | salaire
-----------+----------+-------------+----------
00000001 | Dupuis | Direction | 10000.00
00000004 | Fantasio | Courrier | 4500.00
00000006 | Prunelle | Publication | 4000.00
00000020 | Lagaffe | Courrier | 3000.00
00000040 | Lebrac | Publication | 3000.00
Si l’on souhaite insérer une ligne contenant un matricule déjà existant, une erreur de clé dupliquée est levée et toute la transaction est annulée.
Les données n’ont pas été modifiées :
SELECT * FROM employes ;
matricule | nom | service | salaire
-----------+----------+-------------+----------
00000004 | Fantasio | Courrier | 4500.00
00000006 | Prunelle | Publication | 4000.00
00000020 | Lagaffe | Courrier | 3000.00
00000040 | Lebrac | Publication | 3000.00
00000001 | Dupuis | Direction | 10000.00
(5 rows)
La transaction est toujours valide.
Il suffit d’indiquer à PostgreSQL de ne rien faire en cas de conflit
sur une valeur dupliquée avec la clause
ON CONFLICT DO NOTHING
placée à la fin de l’ordre
INSERT
qui peut poser problème.
Dans ce cas, si une rupture d’unicité est détectée, alors PostgreSQL ignorera l’erreur, silencieusement. En revanche, si une erreur apparaît sur une autre contrainte, l’erreur sera levée.
En prenant l’exemple suivant :
CREATE TABLE test_upsert (
PRIMARY KEY,
i serial UNIQUE,
v text integer CHECK (x > 0)
x
);
INSERT INTO test_upsert (v, x) VALUES ('x', 1);
L’insertion d’une valeur dupliquée provoque bien une erreur d’unicité :
INSERT INTO test_upsert (v, x) VALUES ('x', 1);
ERROR: duplicate key value violates unique constraint "test_upsert_v_key"
L’erreur d’unicité est bien ignorée si la ligne existe déjà, le
résultat est INSERT 0 0
qui indique qu’aucune ligne n’a été
insérée :
INSERT INTO test_upsert (v, x)
VALUES ('x', 1)
ON CONFLICT DO NOTHING;
INSERT 0 0
L’insertion est aussi ignorée si l’on tente d’insérer des lignes rompant la contrainte d’unicité mais ne comportant pas les mêmes valeurs pour d’autres colonnes :
INSERT INTO test_upsert (v, x)
VALUES ('x', 4)
ON CONFLICT DO NOTHING;
INSERT 0 0
Si l’on insère une valeur interdite par la contrainte
CHECK
, une erreur est bien levée :
INSERT INTO test_upsert (v, x)
VALUES ('x', 0)
ON CONFLICT DO NOTHING;
ERROR: new row for relation "test_upsert" violates check constraint
"test_upsert_x_check"
DETAIL: Failing row contains (4, x, 0).
La clause ON CONFLICT
permet de déterminer une colonne
sur laquelle le conflit peut arriver. Cette colonne ou ces colonnes
doivent porter une contrainte d’unicité ou une contrainte d’exclusion,
c’est à dire une contrainte portée par un index. La clause
DO UPDATE
associée fait référence aux valeurs rejetées par
le conflit à l’aide de la pseudo-table excluded
. Les
valeurs courantes sont accessibles en préfixant les colonnes avec le nom
de la table. L’exemple montre cela.
Avec la requête de l’exemple, on voit que le salaire du directeur n’a pas été modifié, mais son nom l’a été :
SELECT * FROM employes ;
matricule | nom | service | salaire
-----------+-----------+-------------+----------
00000004 | Fantasio | Courrier | 4500.00
00000006 | Prunelle | Publication | 4000.00
00000020 | Lagaffe | Courrier | 3000.00
00000040 | Lebrac | Publication | 3000.00
00000001 | M. Pirate | Direction | 10000.00
(5 rows)
La clause ON CONFLICT
permet également de définir une
contrainte d’intégrité sur laquelle on réagit en cas de conflit :
INSERT INTO employes (matricule, nom, service, salaire)
VALUES ('00000001', 'Marsupilami', 'Direction', 50000.00)
ON CONFLICT ON CONSTRAINT employes_pkey
UPDATE SET salaire = excluded.salaire; DO
On remarque que seul le salaire du directeur a changé :
SELECT * FROM employes ;
matricule | nom | service | salaire
-----------+----------+-------------+----------
00000004 | Fantasio | Courrier | 4500.00
00000006 | Prunelle | Publication | 4000.00
00000020 | Lagaffe | Courrier | 3000.00
00000040 | Lebrac | Publication | 3000.00
00000001 | M. Pirate | Direction | 50000.00
(5 rows)
Bien sûr, on peut insérer plusieurs lignes,
INSERT ON CONFLICT
réagira uniquement sur les
doublons :
La nouvelle employée, Moizelle Jeanne a été intégrée dans la
table employes
, et Lebrac a été traité comme un
doublon, en appliquant la règle de mise à jour vue plus haut : seul le
nom est mis à jour et le salaire est inchangé.
SELECT * FROM employes ;
matricule | nom | service | salaire
-----------+-----------------+-------------+----------
00000004 | Fantasio | Courrier | 4500.00
00000006 | Prunelle | Publication | 4000.00
00000020 | Lagaffe | Courrier | 3000.00
00000001 | M. Pirate | Direction | 50000.00
00000002 | Moizelle Jeanne | Publication | 3000.00
00000040 | Lebrac | Publication | 3000.00
(6 rows)
À noter que la clause SET salaire = employes.salaire
est
inutile, c’est ce que fait PostgreSQL implicitement.
Si l’on choisit de réaliser une mise à jour plutôt que de générer une
erreur, on utilisera la clause ON CONFLICT DO UPDATE
. Il
faudra dans ce cas préciser là ou les colonnes qui portent une
contrainte d’unicité. Cette contrainte d’unicité permettra de détecter
la duplication de valeur, PostgreSQL pourra alors appliquer la règle de
mise à jour édictée.
La règle de mise à jour permet de définir très finement les colonnes
à mettre à jour et les colonnes à ne pas mettre à jour. Dans ce
contexte, la pseudo-table excluded
représente l’ensemble
rejeté par l’INSERT
. Il faudra explicitement indiquer les
colonnes dont la valeur sera mise à jour à partir des valeurs que l’on
tente d’insérer, reprise de la pseudo-table excluded
:
ON CONFLICT (...)
UPDATE
DO SET colonne = excluded.colonne,
= excluded.autre_colonne,
autre_colonne ...
En alternative, il est possible d’indiquer un nom de contrainte plutôt que le nom d’une colonne portant une contrainte d’unicité :
INSERT ....
ON CONFLICT ON CONSTRAINT nom_contrainte
UPDATE
DO SET colonne_a_modifier = excluded.colonne,
= excluded.autre_colonne,
autre_colonne_a_modifier ...;
De plus amples informations quant à la syntaxe sont disponibles dans la documentation.
LATERAL
apparaît dans la révision de la norme SQL de
1999. Elle permet d’appliquer une requête ou une fonction sur le
résultat d’une table.
La clause LATERAL
existe dans la norme SQL depuis
plusieurs années. L’implémentation de cette clause dans la plupart des
SGBD reste cependant relativement récente.
Elle permet d’utiliser les données de la requête principale dans une sous-requête. La sous-requête sera appliquée à chaque enregistrement retourné par la requête principale.
L’exemple ci-dessus montre comment afficher les 5 derniers messages
postés sur les 5 derniers sujets actifs d’un forum avec la clause
LATERAL
.
Une autre forme d’écriture emploie le mot clé JOIN
,
inutile dans cet exemple. Il peut avoir son intérêt si l’on utilise une
jointure externe (LEFT JOIN
par exemple si un sujet
n’impliquait pas forcément la présence d’un message) :
SELECT titre, top_5_messages.date_publication, top_5_messages.extrait
FROM sujets
JOIN LATERAL(SELECT date_publication, substr(message, 0, 100) AS extrait
FROM messages
WHERE sujets.sujet_id = messages.sujet_id
ORDER BY date_publication DESC
LIMIT 5) top_5_messages
ON (true) -- condition de jointure toujours vraie
ORDER BY sujets.date_modification DESC, top_5_messages.date_publication DESC
LIMIT 25;
Il aurait été possible de réaliser cette requête par d’autres moyens,
mais LATERAL
permet d’obtenir la requête la plus
performante. Une autre approche quasiment aussi performante aurait été
de faire appel à une fonction retournant les 5 enregistrements
souhaités.
À noter qu’une colonne date_modification
a été ajouté à
la table sujets
afin de déterminer rapidement les derniers
sujets modifiés. Sans cela, il faudrait parcourir l’ensemble des sujets,
récupérer la date de publication des derniers messages avec une jointure
LATERAL
et récupérer les 5 derniers sujets actifs. Cela
nécessite de lire beaucoup de données. Un trigger positionné sur la
table messages
permettra d’entretenir la colonne
date_modification
sur la table sujets
sans
difficulté. Il s’agit donc ici d’une entorse aux règles de modélisation
en vue d’optimiser les traitements.
Un index sur les colonnes sujet_id
et
date_publication
permettra de minimiser les accès pour
cette requête :
CREATE INDEX ON messages (sujet_id, date_publication DESC);
Si nous n’avions pas la clause LATERAL
, nous pourrions
être tentés d’écrire la requête suivante :
SELECT titre, top_5_messages.date_publication, top_5_messages.extrait
FROM sujets
JOIN (SELECT date_publication, substr(message, 0, 100) AS extrait
FROM messages
WHERE sujets.sujet_id = messages.sujet_id
ORDER BY date_message DESC
LIMIT 5) top_5_messages
ORDER BY sujets.date_modification DESC
LIMIT 25;
Cependant, la norme SQL interdit une telle construction, il n’est pas
possible de référencer la table principale dans une sous-requête. Mais
avec la clause LATERAL
, la sous-requête peut faire appel à
la table principale.
L’exemple ci-dessous montre qu’il est possible d’utiliser une fonction retournant un ensemble (SRF pour Set Returning Functions).
La fonction get_top_5_messages
est la suivante :
CREATE OR REPLACE FUNCTION get_top_5_messages (p_sujet_id integer)
TABLE (date_publication timestamp, extrait text)
RETURNS AS $PROC$
BEGIN
RETURN QUERY SELECT date_publication, substr(message, 0, 100) AS extrait
FROM messages
WHERE messages.sujet_id = p_sujet_id
ORDER BY date_publication DESC
LIMIT 5;
END;
$PROC$ LANGUAGE plpgsql;
La clause LATERAL
n’est pas obligatoire, mais elle
s’utiliserait ainsi :
SELECT titre, top_5_messages.date_publication, top_5_messages.extrait
FROM sujets, LATERAL get_top_5_messages(sujet_id) AS top_5_messages
ORDER BY sujets.date_modification DESC LIMIT 25;
Les Common Table Expressions ou CTE permettent de factoriser la définition d’une sous-requête qui pourrait être appelée plusieurs fois.
Une CTE est exprimée avec la clause WITH
. Cette clause
permet de définir des vues éphémères qui seront utilisées les unes après
les autres et au final utilisées dans la requête principale.
Avant la version 12, une CTE était forcément matérialisée. À partir
de la version 12, ce n’est plus le cas. Le seul moyen de s’en assurer
revient à ajouter la clause MATERIALIZED
.
On utilise principalement une CTE pour factoriser la définition d’une sous-requête commune, comme dans l’exemple ci-dessus.
Un autre exemple un peu plus complexe :
WITH resume_commandes AS (
SELECT c.numero_commande, c.client_id, quantite*prix_unitaire AS montant
FROM commandes c
JOIN lignes_commandes l
ON (c.numero_commande = l.numero_commande)
WHERE date_commande BETWEEN '2014-01-01' AND '2014-12-31'
)SELECT type_client, NULL AS pays, SUM(montant) AS montant_total_commande
FROM resume_commandes
JOIN clients
ON (resume_commandes.client_id = clients.client_id)
GROUP BY type_client
UNION ALL
SELECT NULL, code_pays AS pays, SUM(montant)
FROM resume_commandes r
JOIN clients cl
ON (r.client_id = cl.client_id)
JOIN contacts co
ON (cl.contact_id = co.contact_id)
GROUP BY code_pays;
Le plan d’exécution de la requête montre que la vue
resume_commandes
est exécutée une seule fois et son
résultat est utilisé par les deux opérations de regroupements définies
dans la requête principale :
QUERY PLAN
-------------------------------------------------------------------------------
cost=244618.50..323855.66 rows=12 width=67)
Append (
CTE resume_commandes-> Hash Join (cost=31886.90..174241.18 rows=1216034 width=26)
Hash Cond: (l.numero_commande = c.numero_commande)
-> Seq Scan on lignes_commandes l
cost=0.00..73621.47 rows=3141947 width=18)
(-> Hash (cost=25159.00..25159.00 rows=387032 width=16)
-> Seq Scan on commandes c
cost=0.00..25159.00 rows=387032 width=16)
(Filter: ((date_commande >= '2014-01-01'::date)
AND (date_commande <= '2014-12-31'::date))
-> HashAggregate (cost=70377.32..70377.36 rows=3 width=34)
Group Key: clients.type_client
-> Hash Join (cost=3765.00..64297.15 rows=1216034 width=34)
Hash Cond: (resume_commandes.client_id = clients.client_id)
-> CTE Scan on resume_commandes
cost=0.00..24320.68 rows=1216034 width=40)
(-> Hash (cost=2026.00..2026.00 rows=100000 width=10)
-> Seq Scan on clients
cost=0.00..2026.00 rows=100000 width=10)
(-> HashAggregate (cost=79236.89..79237.00 rows=9 width=35)
Group Key: co.code_pays
-> Hash Join (cost=12624.57..73156.72 rows=1216034 width=35)
Hash Cond: (r.client_id = cl.client_id)
-> CTE Scan on resume_commandes r
cost=0.00..24320.68 rows=1216034 width=40)
(-> Hash (cost=10885.57..10885.57 rows=100000 width=11)
-> Hash Join
cost=3765.00..10885.57 rows=100000 width=11)
(Hash Cond: (co.contact_id = cl.contact_id)
-> Seq Scan on contacts co
cost=0.00..4143.05 rows=110005 width=11)
(-> Hash (cost=2026.00..2026.00 rows=100000 width=16)
-> Seq Scan on clients cl
cost=0.00..2026.00 rows=100000 width=16) (
Si la requête avait été écrite sans CTE, donc en exprimant deux fois la même sous-requête, le coût d’exécution aurait été multiplié par deux car il aurait fallu exécuter la sous-requête deux fois au lieu d’une.
On utilise également les CTE pour améliorer la lisibilité des requêtes complexes, mais cela peut poser des problèmes d’optimisations, comme cela sera discuté plus bas.
La syntaxe de définition d’une vue est donnée ci-dessus.
On peut néanmoins enchaîner plusieurs vues les unes à la suite des autres :
WITH nom_vue1 AS (
<requête pour générer la vue 1>
AS (
), nom_vue2 <requête pour générer la vue 2, pouvant utiliser la vue 1>
)<requête principale utilisant vue 1 et/ou vue2>;
Il faut néanmoins être vigilant car l’optimiseur n’inclut pas la définition des CTE dans la requête principale quand il réalise les différentes passes d’optimisations.
Par exemple, sans CTE, si un prédicat appliqué dans la requête principale peut être remonté au niveau d’une sous-requête, l’optimiseur de PostgreSQL le réalisera :
EXPLAIN
SELECT MAX(date_embauche)
FROM (SELECT * FROM employes WHERE num_service = 4) e
WHERE e.date_embauche < '2006-01-01';
QUERY PLAN
------------------------------------------------------------------------------
cost=1.21..1.22 rows=1 width=4)
Aggregate (-> Seq Scan on employes (cost=0.00..1.21 rows=2 width=4)
Filter: ((date_embauche < '2006-01-01'::date) AND (num_service = 4))
3 lignes) (
Les deux prédicats num_service = 4
et
date_embauche < '2006-01-01'
ont été appliqués en même
temps, réduisant ainsi le jeu de données à considérer dès le départ. En
anglais, on parle de predicate push-down.
Une requête équivalente basée sur une CTE ne permet pas d’appliquer le filtre au plus tôt : ici le filtre inclus dans la CTE est appliqué, pas le second.
EXPLAIN
WITH e AS
SELECT * FROM employes WHERE num_service = 4)
(SELECT MAX(date_embauche)
FROM e
WHERE e.date_embauche < '2006-01-01';
QUERY PLAN
-----------------------------------------------------------------
cost=1.29..1.30 rows=1 width=4)
Aggregate (
CTE e-> Seq Scan on employes (cost=0.00..1.18 rows=5 width=43)
Filter: (num_service = 4)
-> CTE Scan on e (cost=0.00..0.11 rows=2 width=4)
Filter: (date_embauche < '2006-01-01'::date)
On peut se faire piéger également en voulant calculer trop de choses dans les CTE. Dans cet autre exemple, on cherche à afficher les 7 commandes d’un client donné, le cumul des valeurs des lignes par commande étant réalisé dans un CTE :
EXPLAIN ANALYZE
WITH nos_commandes AS
(SELECT c.numero_commande, c.client_id, SUM(quantite*prix_unitaire) AS montant
FROM commandes c
JOIN lignes_commandes l
ON (c.numero_commande = l.numero_commande)
GROUP BY 1,2
)SELECT clients.client_id, type_client, nos_commandes.*
FROM nos_commandes
INNER JOIN clients
ON (nos_commandes.client_id = clients.client_id)
WHERE clients.client_id = 6845;
QUERY PLAN
-----------------------------------------------------------------
Nested Loop (cost=154567.68..177117.90 rows=5000 width=58)
time=7.757..5526.148 rows=7 loops=1)
(actual
CTE nos_commandes-> GroupAggregate (cost=3.51..154567.39 rows=1000000 width=48)
time=0.043..5076.121 rows=1000000 loops=1)
(actual Group Key: c.numero_commande
-> Merge Join (cost=3.51..110641.89 rows=3142550 width=26)
time=0.017..2511.385 rows=3142632 loops=1)
(actual Merge Cond: (c.numero_commande = l.numero_commande)
-> Index Scan using commandes_pkey on commandes c
cost=0.42..16290.72 rows=1000000 width=16)
(time=0.008..317.547 rows=1000000 loops=1)
(actual -> Index Scan using lignes_commandes_pkey on lignes_commandes l
cost=0.43..52570.08 rows=3142550 width=18)
(time=0.006..1030.420 rows=3142632 loops=1)
(actual -> Index Scan using clients_pkey on clients
cost=0.29..0.51 rows=1 width=10)
(time=0.009..0.009 rows=1 loops=1)
(actual Index Cond: (client_id = 6845)
-> CTE Scan on nos_commandes (cost=0.00..22500.00 rows=5000 width=48)
time=7.746..5526.128 rows=7 loops=1)
(actual Filter: (client_id = 6845)
Rows Removed by Filter: 999993
Notez que la construction de la CTE fait un calcul sur l’intégralité
des 5000 commandes et brasse un million de lignes. Puis, une fois connu
le client_id
, PostgreSQL parcourt cette CTE pour en
récupérer une seule ligne. C’est évidemment extrêmement coûteux et dure
plusieurs secondes.
Alors que sans la CTE, l’optimiseur se permet de faire la jointure avec les tables, donc à filtrer sur le client demandé, et ne fait la somme des lignes qu’après, en quelques millisecondes.
EXPLAIN ANALYZE
SELECT clients.client_id, type_client, nos_commandes.*
FROM
(SELECT c.numero_commande, c.client_id, SUM(quantite*prix_unitaire) AS montant
FROM commandes c
JOIN lignes_commandes l
ON (c.numero_commande = l.numero_commande)
GROUP BY 1,2
AS nos_commandes
) INNER JOIN clients
ON (nos_commandes.client_id = clients.client_id)
WHERE clients.client_id = 6845;
QUERY PLAN
-----------------------------------------------------------------
Nested Loop (cost=12.83..13.40 rows=11 width=58)
time=0.113..0.117 rows=7 loops=1)
(actual -> Index Scan using clients_pkey on clients (cost=0.29..0.51 rows=1 width=10)
time=0.007..0.007 rows=1 loops=1)
(actual Index Cond: (client_id = 6845)
-> HashAggregate (cost=12.54..12.67 rows=11 width=48)
time=0.106..0.108 rows=7 loops=1)
(actual Group Key: c.numero_commande
-> Nested Loop (cost=0.85..12.19 rows=35 width=26)
time=0.028..0.087 rows=23 loops=1)
(actual -> Index Scan using commandes_clients_fkey on commandes c
cost=0.42..1.82 rows=11 width=16)
(time=0.022..0.028 rows=7 loops=1)
(actual Index Cond: (client_id = 6845)
-> Index Scan using lignes_commandes_pkey on lignes_commandes l
cost=0.43..0.89 rows=5 width=18)
(time=0.006..0.007 rows=3 loops=7)
(actual Index Cond: (numero_commande = c.numero_commande)
En plus d’améliorer la lisibilité et d’éviter la duplication de code, le mécanisme des CTE est aussi un moyen contourner certaines limitations de l’optimiseur de PostgreSQL en vue de contrôler précisément le plan d’exécution d’une requête.
Ce principe de fonctionnement a changé avec la version 12 de
PostgreSQL. Par défaut, il n’y a pas de matérialisation mais celle-ci
peut être forcée avec l’option MATERIALIZED
.
La requête d’exemple permet d’archiver des données dans une table
dédiée à l’archivage en utilisant une CTE en écriture. L’emploi de la
clause RETURNING
permet de récupérer les lignes
purgées.
Le même principe s’applique pour une table que l’on vient de
partitionner. Les enregistrements se trouvent initialement dans la table
mère, il faut les répartir sur les différentes partitions. On utilisera
une requête reposant sur le même principe que la précédente. L’ordre
INSERT
visera la table principale si l’on souhaite utiliser
le trigger de partition pour répartir les données. Il pourra également
viser une partition donnée afin d’éviter le surcoût du trigger de
partition.
En plus de ce cas d’usage simple, il est possible d’utiliser cette fonctionnalité pour débugger une requête complexe.
WITH sous-requete1 AS (
),-requete1 AS (
debug_sousINSERT INTO debug_sousrequete1
SELECT * FROM sous-requete1
-requete2 AS (
), sousSELECT ...
FROM sous-requete1
JOIN ....
WHERE ....
GROUP BY ...
),-requete2 AS (
debug_sousINSERT INTO debug_sousrequete2
SELECT * FROM sous-requete2
)SELECT *
FROM sous-requete2;
On peut également envisager une requête CTE en écriture pour émuler
une requête MERGE
pour réaliser une intégration de données
complexe, là où l’UPSERT
ne serait pas suffisant. Il faut
toutefois avoir à l’esprit qu’une telle requête présente des problèmes
de concurrences d’accès, pouvant entraîner des résultats inattendus si
elle est employée alors que d’autres sessions modifient les données. On
se contentera d’utiliser une telle requête dans des traitements
batchs.
Il est important de noter que sur PostgreSQL, chaque sous-partie d’une CTE qui exécute une opération de mise à jour sera exécutée, même si elle n’est pas explicitement appelée. Par exemple :
WITH del AS (DELETE FROM nom_table),
AS (SELECT * FROM fonction_en_ecriture())
fonction_en_ecriture SELECT 1;
supprimera l’intégralité des données de la table
nom_table
, mais n’appellera pas la fonction
fonction_en_ecriture()
, même si celle-ci effectue des
écritures.
Le langage SQL permet de réaliser des récursions avec des CTE récursives. Son principal intérêt est de pouvoir parcourir des arborescences, comme par exemple des arbres généalogiques, des arborescences de service ou des entrées de menus hiérarchiques.
Il permet également de réaliser des parcours de graphes, mais les possibilités en SQL sont plus limitées de ce côté-là. En effet, SQL utilise un algorithme de type Breadth First (parcours en largeur) où PostgreSQL produit tout le niveau courant, et approfondit ensuite la récursion. Ce fonctionnement est à l’opposé d’un algorithme Depth First (parcours en profondeur) où chaque branche est explorée à fond individuellement avant de passer à la branche suivante. Ce principe de fonctionnement de l’implémentation dans SQL peut poser des problèmes sur des recherches de types réseaux sociaux où des bases de données orientées graphes, tel que Neo4J. À noter que l’extension pgRouting implémente des algorithmes de parcours de graphes plus efficace. Cela permet de rester dans PostgreSQL mais nécessite un certain formalisme et il faut avoir conscience que pgRouting n’est pas l’outil le plus efficace car il génère un graphe en mémoire à chaque requête à résoudre, qui est perdu après l’appel.
Voici le résultat de cette requête :
valeur
--------
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
L’exécution de cette requête commence avec le
SELECT 1 AS valeur
(la requête avant le
UNION ALL
), d’où la première ligne avec la valeur 1. Puis
PostgreSQL exécute le
SELECT valeur + 1 FROM suite WHERE valeur < 10
tant que
cette requête renvoie des lignes. À la première exécution, il additionne
1 avec la valeur précédente (1), ce qui fait qu’il renvoie 2. A la
deuxième exécution, il additionne 1 avec la valeur précédente (2), ce
qui fait qu’il renvoie 3. Etc. La récursivité s’arrête quand la requête
ne renvoie plus de ligne, autrement dit quand la colonne vaut 10.
Cet exemple n’a aucun autre intérêt que de présenter la syntaxe permettant de réaliser une récursion en langage SQL.
Cet exemple suivant porte sur le parcours d’une arborescence de menu hiérarchique.
Une table entrees_menu
est créée :
CREATE TABLE entrees_menu (menu_id serial primary key, libelle text not null,
integer); parent_id
Elle dispose du contenu suivant :
SELECT * FROM entrees_menu;
menu_id | libelle | parent_id
---------+----------------------------+-----------
1 | Fichier |
2 | Edition |
3 | Affichage |
4 | Terminal |
5 | Onglets |
6 | Ouvrir un onglet | 1
7 | Ouvrir un terminal | 1
8 | Fermer l'onglet | 1
9 | Fermer la fenêtre | 1
10 | Copier | 2
11 | Coller | 2
12 | Préférences | 2
13 | Général | 12
14 | Apparence | 12
15 | Titre | 13
16 | Commande | 13
17 | Police | 14
18 | Couleur | 14
19 | Afficher la barre d'outils | 3
20 | Plein écran | 3
21 | Modifier le titre | 4
22 | Définir l'encodage | 4
23 | Réinitialiser | 4
24 | UTF-8 | 22
25 | Europe occidentale | 22
26 | Europe centrale | 22
27 | ISO-8859-1 | 25
28 | ISO-8859-15 | 25
29 | WINDOWS-1252 | 25
30 | ISO-8859-2 | 26
31 | ISO-8859-3 | 26
32 | WINDOWS-1250 | 26
33 | Onglet précédent | 5
34 | Onglet suivant | 5
(34 rows)
Nous allons définir une CTE récursive qui va afficher l’arborescence
du menu Terminal. La récursion va donc commencer par chercher
la ligne correspondant à cette entrée de menu dans la table
entrees_menu
. Une colonne calculée
arborescence
est créée, elle servira plus tard dans la
récursion :
SELECT menu_id, libelle, parent_id, libelle AS arborescence
FROM entrees_menu
WHERE libelle = 'Terminal'
AND parent_id IS NULL
La requête qui réalisera la récursion est une jointure entre le
résultat de l’itération précédente, obtenu par la vue
parcours_menu
de la CTE, qui réalisera une jointure avec la
table entrees_menu
sur la colonne
entrees_menu.parent_id
qui sera jointe à la colonne
menu_id
de l’itération précédente.
La condition d’arrêt de la récursion n’a pas besoin d’être exprimée.
En effet, les entrées terminales des menus ne peuvent pas être jointes
avec de nouvelles entrées de menu, car il n’y a pas d’autre
correspondance avec parent_id
).
On obtient ainsi la requête CTE récursive présentée ci-dessus.
À titre d’exemple, voici l’implémentation du jeu des six degrés de Kevin Bacon en utilisant pgRouting :
WITH dijkstra AS (
SELECT seq, id1 AS node, id2 AS edge, cost
FROM pgr_dijkstra('
SELECT f.film_id AS id,
f.actor_id::integer AS source,
f2.actor_id::integer AS target,
1.0::float8 AS cost
FROM film_actor f
JOIN film_actor f2
ON (f.film_id = f2.film_id and f.actor_id <> f2.actor_id)'
29539, 29726, false, false)
,
)SELECT *
FROM actors
JOIN dijkstra
on (dijkstra.node = actors.actor_id) ;
actor_id | actor_name | seq | node | edge | cost
----------+----------------+-----+-------+------+------
29539 | Kevin Bacon | 0 | 29539 | 1330 | 1
29625 | Robert De Niro | 1 | 29625 | 53 | 1
29726 | Al Pacino | 2 | 29726 | -1 | 0
(3 lignes)
Plusieurs problèmes de concurrences d’accès peuvent se poser quand plusieurs transactions modifient les mêmes données en même temps.
Tout d’abord, des UPDATE
peuvent être perdus, dans le
cas où plusieurs transactions lisent la même ligne, puis la mettent à
jour sans concertation. Par exemple, si la transaction 1 ouvre une
transaction et effectue une lecture d’une ligne donnée :
BEGIN TRANSACTION;
SELECT * FROM employes WHERE matricule = '00000004';
La transaction 2 effectue les mêmes traitements :
BEGIN TRANSACTION;
SELECT * FROM employes WHERE matricule = '00000004';
Après un traitement applicatif, la transaction 1 met les données à
jour pour noter l’augmentation de 5 % du salarié. La transaction est
validée dans la foulée avec COMMIT
:
UPDATE employes
SET salaire = <valeur récupérée préalablement * 1.05>
WHERE matricule = '00000004';
COMMIT;
Après un traitement applicatif, la transaction 2 met également les données à jour pour noter une augmentation exceptionnelle de 100 € :
UPDATE employes
SET salaire = <valeur récupérée préalablement + 100>
WHERE matricule = '00000004';
COMMIT;
Le salarié a normalement droit à son augmentation de 100 € ET l’augmentation de 5 %, or l’augmentation de 5 % a été perdue car écrasée par la transaction n°2. Ce problème aurait pu être évité de trois façons différentes :
UPDATE
utilisant la valeur lue par
l’ordre UPDATE
,SELECT FOR UPDATE
,SERIALIZABLE
.La première solution n’est pas toujours envisageable, il faut donc se tourner vers les deux autres solutions.
Le problème des lectures sales (dirty reads) ne peut pas se
poser car PostgreSQL n’implémente pas le niveau d’isolation
READ UNCOMMITTED
. Si ce niveau d’isolation est sélectionné,
PostgreSQL utilise alors le niveau READ COMMITTED
.
L’ordre SELECT FOR UPDATE
permet de lire des lignes tout
en les réservant en posant un verrou dessus en vue d’une future mise à
jour. Le verrou permettra une lecture parallèle, mais mettra toute mise
à jour en attente.
Reprenons l’exemple précédent et utilisons
SELECT FOR UPDATE
pour voir si le problème de concurrence
d’accès peut être résolu.
session 1
BEGIN TRANSACTION;
SELECT * FROM employes WHERE matricule = '00000004' FOR UPDATE;
matricule | nom | service | salaire
-----------+----------+----------+---------
00000004 | Fantasio | Courrier | 4500.00
(1 row)
La requête SELECT
a retourné les données souhaitées.
session 2
BEGIN TRANSACTION;
SELECT * FROM employes WHERE matricule = '00000004' FOR UPDATE;
La requête SELECT ne rend pas la main, elle est mise en attente.
session 3
Une troisième session effectue une lecture, sans poser de verrou explicite :
SELECT * FROM employes WHERE matricule = '00000004';
matricule | nom | service | salaire
-----------+----------+----------+---------
00000004 | Fantasio | Courrier | 4500.00
(1 row)
Le SELECT
n’a pas été bloqué par la session 1. Seule la
session 2 est bloquée car elle tente d’obtenir le même verrou.
session 1
L’application a effectué ses calculs et met à jour les données en appliquant l’augmentation de 5 % :
UPDATE employes
SET salaire = 4725
WHERE matricule = '00000004';
Les données sont vérifiées :
SELECT * FROM employes WHERE matricule = '00000004';
matricule | nom | service | salaire
-----------+----------+----------+---------
00000004 | Fantasio | Courrier | 4725.00
(1 row)
Enfin, la transaction est validée :
COMMIT;
session 2
La session 2 a rendu la main, le temps d’attente a été important pour réaliser ces calculs complexes :
matricule | nom | service | salaire
-----------+----------+----------+---------
00000004 | Fantasio | Courrier | 4725.00
(1 row)
Time: 128127,105 ms
Le salaire obtenu est bien le salaire mis à jour par la session 1. Sur cette base, l’application applique l’augmentation de 100 € :
UPDATE employes
SET salaire = 4825.00
WHERE matricule = '00000004';
SELECT * FROM employes WHERE matricule = '00000004';
matricule | nom | service | salaire
-----------+----------+----------+---------
00000004 | Fantasio | Courrier | 4825.00
La transaction est validée :
COMMIT;
Les deux transactions ont donc été effectuée de manière sérialisée, l’augmentation de 100 € ET l’augmentation de 5 % ont été accordées à Fantasio. En contre-partie, l’une des deux transactions concurrentes a été mise en attente afin de pouvoir sérialiser les transactions. Cela implique de penser les traitements en verrouillant les ressources auxquelles on souhaite accéder.
L’ordre SELECT FOR UPDATE
dispose également d’une option
NOWAIT
qui permet d’annuler la transaction courante si un
verrou ne pouvait être acquis. Si l’on reprend les premières étapes de
l’exemple précédent :
session 1
BEGIN TRANSACTION;
SELECT * FROM employes WHERE matricule = '00000004' FOR UPDATE NOWAIT;
matricule | nom | service | salaire
-----------+----------+----------+---------
00000004 | Fantasio | Courrier | 4500.00
(1 row)
Aucun verrou préalable n’avait été posé, la requête SELECT a retourné les données souhaitées.
session 2
On effectue la même chose sur la session n°2 :
BEGIN TRANSACTION;
SELECT * FROM employes WHERE matricule = '00000004' FOR UPDATE NOWAIT;
ERROR: could not obtain lock on row in relation "employes"
Comme la session n°1 possède déjà un verrou sur la ligne qui nous
intéresse, l’option NOWAIT
sur le SELECT
a
annulé la transaction.
Il faut maintenant effectuer un ROLLBACK
explicite pour
pouvoir recommencer les traitements au risque d’obtenir le message
suivant :
ERROR: current transaction is aborted, commands ignored until
end of transaction block
Une dernière fonctionnalité intéressante de
SELECT FOR UPDATE
, apparue avec PostgreSQL 9.5, permet de
mettre en oeuvre différents workers qui consomment des données issues
d’une table représentant une file d’attente. Il s’agit de la clause
SKIP LOCKED
, dont le principe de fonctionnement est
identique à son équivalent sous Oracle.
En prenant une table représentant la file d’attente suivante, peuplée avec des données générées :
CREATE TABLE test_skiplocked (id serial primary key, val text);
INSERT INTO test_skiplocked (val) SELECT md5(i::text)
FROM generate_series(1, 1000) i;
Une première transaction est ouverte et tente d’obtenir un verrou sur les 10 premières lignes :
BEGIN TRANSACTION;
SELECT *
FROM test_skiplocked
LIMIT 10
FOR UPDATE SKIP LOCKED;
id | val
----+----------------------------------
1 | c4ca4238a0b923820dcc509a6f75849b
2 | c81e728d9d4c2f636f067f89cc14862c
3 | eccbc87e4b5ce2fe28308fd9f2a7baf3
4 | a87ff679a2f3e71d9181a67b7542122c
5 | e4da3b7fbbce2345d7772b0674a318d5
6 | 1679091c5a880faf6fb5e6087eb1b2dc
7 | 8f14e45fceea167a5a36dedd4bea2543
8 | c9f0f895fb98ab9159f51fd0297e236d
9 | 45c48cce2e2d7fbdea1afc51c7c6ad26
10 | d3d9446802a44259755d38e6d163e820
(10 rows)
Si on démarre une seconde transaction en parallèle, avec la première
transaction toujours ouverte, le fait d’exécuter la requête
SELECT FOR UPDATE
sans la clause SKIP LOCKED
aurait pour effet de la mettre en attente. L’ordre SELECT
rendra la main lorsque la transaction #1 se terminera.
Avec la clause SKIP LOCKED
, les 10 premières
verrouillées par la transaction n°1 seront passées et ce sont les 10
lignes suivantes qui seront verrouillées et retournées par l’ordre
SELECT
:
BEGIN TRANSACTION;
SELECT *
FROM test_skiplocked
LIMIT 10
FOR UPDATE SKIP LOCKED;
id | val
----+----------------------------------
11 | 6512bd43d9caa6e02c990b0a82652dca
12 | c20ad4d76fe97759aa27a0c99bff6710
13 | c51ce410c124a10e0db5e4b97fc2af39
14 | aab3238922bcc25a6f606eb525ffdc56
15 | 9bf31c7ff062936a96d3c8bd1f8f2ff3
16 | c74d97b01eae257e44aa9d5bade97baf
17 | 70efdf2ec9b086079795c442636b55fb
18 | 6f4922f45568161a8cdf4ad2299f6d23
19 | 1f0e3dad99908345f7439f8ffabdffc4
20 | 98f13708210194c475687be6106a3b84
(10 rows)
Ensuite, la première transaction supprime les lignes verrouillées et valide la transaction :
DELETE FROM test_skiplocked
WHERE id IN (...);
COMMIT;
De même pour la seconde transaction, qui aura traité d’autres lignes en parallèle de la transaction #1.
PostgreSQL fournit depuis la version 9.1 un mode d’isolation appelé
SERIALIZABLE
. Dans ce mode, toutes les transactions
déclarées comme telles s’exécutent comme si elles étaient seules sur la
base. Dès que cette garantie ne peut plus être apportée, une des
transactions est annulée.
Toute transaction non déclarée comme SERIALIZABLE
peut
en théorie s’exécuter n’importe quand, ce qui rend inutile le mode
SERIALIZABLE
sur les autres. C’est donc un mode qui doit
être mis en place globalement.
Voici un exemple.
Dans cet exemple, il y a des enregistrements avec une colonne couleur contenant ‘blanc’ ou ‘rouge’. Deux utilisateurs essayent simultanément de convertir tous les enregistrements vers une couleur unique, mais chacun dans une direction opposée. Un utilisateur veut passer tous les blancs en rouge, et l’autre tous les rouges en blanc.
L’exemple peut être mis en place avec ces ordres :
create table points
(id int not null primary key,
not null
couleur text
);insert into points
with x(id) as (select generate_series(1,10))
select id, case when id % 2 = 1 then 'rouge'
else 'blanc' end from x;
Session 1 :
set default_transaction_isolation = 'serializable';
begin;
update points set couleur = 'rouge'
where couleur = 'blanc';
Session 2 :
set default_transaction_isolation = 'serializable';
begin;
update points set couleur = 'blanc'
where couleur = 'rouge';
À ce moment, une des deux transaction est condamnée à mourir.
Session 2 :
commit;
Le premier à valider gagne.
select * from points order by id;
id | couleur
----+-------
1 | blanc
2 | blanc
3 | blanc
4 | blanc
5 | blanc
6 | blanc
7 | blanc
8 | blanc
9 | blanc
10 | blanc
10 rows) (
Session 1 :
Celle-ci s’est exécutée comme si elle était seule.
commit;
ERROR: could not serialize access
due to read/write dependencies
among transactions
DETAIL: Cancelled on identification
as a pivot, during commit attempt.
HINT: The transaction might succeed if retried.
Une erreur de sérialisation. On annule et on réessaye.
rollback;
begin;
update points set couleur = 'rouge'
where couleur = 'blanc';
commit;
Il n’y a pas de transaction concurrente pour gêner.
select * from points order by id;
id | couleur
----+-------
1 | rouge
2 | rouge
3 | rouge
4 | rouge
5 | rouge
6 | rouge
7 | rouge
8 | rouge
9 | rouge
10 | rouge
(10 rows)
La transaction s’est exécutée seule, après l’autre.
Le mode SERIALIZABLE
permet de s’affranchir des
SELECT FOR UPDATE
qu’on écrit habituellement, dans les
applications en mode READ COMMITTED
. Toutefois, il fait
bien plus que ça, puisqu’il réalise du verrouillage de prédicats. Un
enregistrement qui « apparaît » ultérieurement suite à une mise à jour
réalisée par une transaction concurrente déclenchera aussi une erreur de
sérialisation. Il permet aussi de gérer les problèmes ci-dessus avec
plus de deux sessions.
Pour des exemples plus complets, le mieux est de consulter la documentation officielle.
Jointure latérale
Cette série de question utilise la base de TP magasin. La base magasin (dump de 96 Mo, pour 667 Mo sur le disque au final) peut être téléchargée et restaurée comme suit dans une nouvelle base magasin :
createdb magasin
curl -kL https://dali.bo/tp_magasin -o /tmp/magasin.dump
pg_restore -d magasin /tmp/magasin.dump
# le message sur public préexistant est normal
rm -- /tmp/magasin.dump
Toutes les données sont dans deux schémas nommés magasin et facturation.
Afficher les 10 derniers articles commandés.
Pour chacune des 10 dernières commandes passées, afficher le premier article commandé.
CTE récursive
La table genealogie
peut être téléchargée depuis https://dali.bo/tp_genealogie et restaurée à l’aide de
pg_restore
:
curl -kL https://dali.bo/tp_genealogie -o genealogie.dump
createdb genealogie
pg_restore -O -d genealogie genealogie.dump
# le message d'erreur sur le schéma public est normal
Voici la description de la table genealogie
qui sera
utilisée :
\d genealogie
Table "public.genealogie"
Column | Type | Modifiers
----------------+---------+---------------------------------------
id | integer | not null default +
| | nextval('genealogie_id_seq'::regclass)
nom | text |
prenom | text |
date_naissance | date |
pere | integer |
mere | integer |
Indexes:
"genealogie_pkey" PRIMARY KEY, btree (id)
À partir de la table
genealogie
, déterminer qui sont les descendants de Fernand DEVAUX.
À l’inverse, déterminer qui sont les ancètres de Adèle TAILLANDIER
Réseau social
La table socialnet
peut être téléchargée et restaurée
ainsi :
curl -kL https://dali.bo/tp_socialnet -o /tmp/socialnet.dump
createdb socialnet
pg_restore -O -d socialnet /tmp/socialnet.dump
# le message d'erreur sur le schéma public est normal
Cet exercice est assez similaire au précédent et propose de manipuler des arborescences.
Les tableaux et la fonction unnest()
peuvent être utiles
pour résoudre plus facilement ce problème.
La table personnes
contient la liste de toutes les
personnes d’un réseau social.
Table "public.personnes"
Column | Type | Modifiers
--------+---------+--------------------------------------------------------
id | integer | not null default nextval('personnes_id_seq'::regclass)
nom | text | not null
prenom | text | not null
Indexes:
"personnes_pkey" PRIMARY KEY, btree (id)
La table relation
contient les connexions entre ces
personnes.
Table "public.relation"
Column | Type | Modifiers
--------+---------+-----------
gauche | integer | not null
droite | integer | not null
Indexes:
"relation_droite_idx" btree (droite)
"relation_gauche_idx" btree (gauche)
Déterminer le niveau de connexions entre Sadry Luettgen et Yelsi Kerluke et afficher le chemin de relation le plus court qui permet de les connecter ensemble.
Dépendance de vues
Les dépendances entre objets est un problème classique dans les bases de données :
Le catalogue de PostgreSQL décrit l’ensemble des objets de la base de données. Deux tables vont nous intéresser pour mener à bien cet exercice :
pg_depend
liste les dépendances entre objetspg_rewrite
stocke les définitions des règles de
réécritures des vues (RULES)pg_class
liste les objets que l’on peut interroger
comme une table, hormis les fonctions retournant des ensemblesLa définition d’une vue peut être obtenue à l’aide de la fonction
pg_get_viewdef
.
Pour plus d’informations sur ces tables, se référer à la documentation :
L’objectif de se TP consiste à récupérer l’ordre de suppression et de
recréation des vues de la base brno2015
en fonction du
niveau de dépendances entre chacune des vues. Brno est une ville de
Tchéquie, dans la région de Moravie-du-Sud. Le circuit Brno-Masaryk est
situé au nord-ouest de la ville. Le Grand Prix moto de Tchéquie s’y
déroule chaque année.
La table brno2015
peut être téléchargée et restaurée
ainsi :
curl -kL https://dali.bo/tp_brno2015 -o /tmp/brno2015.dump
createdb brno2015
pg_restore -O -d brno2015 /tmp/brno2015.dump
# une erreur sur l'existence du schéma public est normale
Retrouver les dépendances de la vue
pilotes_brno
. Déduisez également l’ordre de suppression et de recréation des vues.
Jointure latérale
Afficher les 10 derniers articles commandés.
Tout d’abord, nous positionnons le search_path
pour
chercher les objets du schéma magasin :
SET search_path = magasin;
On commence par afficher les 10 dernières commandes :
SELECT *
FROM commandes
ORDER BY numero_commande DESC
LIMIT 10;
Une simple jointure nous permet de retrouver les 10 derniers articles commandés :
SELECT lc.produit_id, p.nom
FROM commandes c
JOIN lignes_commandes lc
ON (c.numero_commande = lc.numero_commande)
JOIN produits p
ON (lc.produit_id = p.produit_id)
ORDER BY c.numero_commande DESC, numero_ligne_commande DESC
LIMIT 10;
Pour chacune des 10 dernières commandes passées, afficher le premier article commandé.
La requête précédente peut être dérivée pour répondre à la question demandée. Ici, pour chacune des dix dernières commandes, nous voulons récupérer le nom du dernier article commandé, ce qui sera transcrit sous la forme d’une jointure latérale :
SELECT numero_commande, produit_id, nom
FROM commandes c,
SELECT p.produit_id, p.nom
LATERAL (FROM lignes_commandes lc
JOIN produits p
ON (lc.produit_id = p.produit_id)
WHERE (c.numero_commande = lc.numero_commande)
ORDER BY numero_ligne_commande ASC
LIMIT 1
) premier_article_par_commandeORDER BY c.numero_commande DESC
LIMIT 10;
CTE récursive
À partir de la table
genealogie
, déterminer qui sont les descendants de Fernand DEVAUX.
WITH RECURSIVE arbre_genealogique AS (
SELECT id, nom, prenom, date_naissance, pere, mere
FROM genealogie
WHERE nom = 'DEVAUX'
AND prenom = 'Fernand'
UNION ALL
SELECT g.*
FROM arbre_genealogique ancetre
JOIN genealogie g
ON (g.pere = ancetre.id OR g.mere = ancetre.id)
)SELECT id, nom, prenom, date_naissance
FROM arbre_genealogique;
À l’inverse, déterminer qui sont les ancètres de Adèle TAILLANDIER
WITH RECURSIVE arbre_genealogique AS (
SELECT id, nom, prenom, date_naissance, pere, mere
FROM genealogie
WHERE nom = 'TAILLANDIER'
AND prenom = 'Adèle'
UNION ALL
SELECT ancetre.id, ancetre.nom, ancetre.prenom, ancetre.date_naissance,
ancetre.pere, ancetre.mereFROM arbre_genealogique descendant
JOIN genealogie ancetre
ON (descendant.pere = ancetre.id OR descendant.mere = ancetre.id)
)SELECT id, nom, prenom, date_naissance
FROM arbre_genealogique;
Réseau social
Déterminer le niveau de connexions entre Sadry Luettgen et Yelsi Kerluke et afficher le chemin de relation le plus court qui permet de les connecter ensemble.
La requête suivante permet de répondre à cette question :
WITH RECURSIVE connexions AS (
SELECT gauche, droite, ARRAY[gauche] AS personnes_connectees,0::integer AS level
FROM relation
WHERE gauche = 1
UNION ALL
SELECT p.gauche, p.droite, personnes_connectees || p.gauche, level + 1 AS level
FROM connexions c
JOIN relation p ON (c.droite = p.gauche)
WHERE level < 4
AND p.gauche <> ANY (personnes_connectees)
AS (
), plus_courte_connexion SELECT *
FROM connexions
WHERE gauche = (
SELECT id FROM personnes WHERE nom = 'Kerluke' AND prenom = 'Yelsi'
)ORDER BY level ASC
LIMIT 1
)SELECT list.id, p.nom, p.prenom, list.level - 1 AS level
FROM plus_courte_connexion,
WITH ORDINALITY AS list(id, level)
unnest(personnes_connectees) JOIN personnes p on (list.id = p.id)
ORDER BY list.level;
Cet exemple fonctionne sur une faible volumétrie, mais les limites des bases relationnelles sont rapidement atteintes sur de telles requêtes.
Une solution consisterait à implémenter un algorithme de parcours de graphe avec pgRouting, mais cela nécessitera de présenter les données sous une forme particulière.
Pour les problématiques de traitement de graphe, notamment sur de grosses volumétries, une base de données orientée graphe comme Neo4J sera probablement plus adaptée.
Dépendance de vues
Retrouver les dépendances de la vue
pilotes_brno
. Déduisez également l’ordre de suppression et de recréation des vues.
Tout d’abord, nous positionnons le search_path
pour
chercher les objets du schéma brno2015 :
SET search_path = brno2015;
Si la jointure entre pg_depend
et
pg_rewrite
est possible pour l’objet de départ, alors il
s’agit probablement d’une vue. En discriminant sur les objets qui
référencent la vue pilotes_brno
, nous arrivons à la requête
de départ suivante :
SELECT DISTINCT pg_rewrite.ev_class as objid, refobjid as refobjid, 0 as depth
FROM pg_depend
JOIN pg_rewrite ON pg_depend.objid = pg_rewrite.oid
WHERE refobjid = 'pilotes_brno'::regclass;
La présence de doublons nous oblige à utiliser la clause DISTINCT.
Nous pouvons donc créer un graphe de dépendances à partir de cette requête de départ, transformée en requête récursive :
WITH RECURSIVE graph AS (
SELECT distinct pg_rewrite.ev_class as objid, refobjid as refobjid, 0 as depth
FROM pg_depend
JOIN pg_rewrite ON pg_depend.objid = pg_rewrite.oid
WHERE refobjid = 'pilotes_brno'::regclass
UNION ALL
SELECT distinct pg_rewrite.ev_class as objid, pg_depend.refobjid as refobjid,
depth + 1 as depth
FROM pg_depend
JOIN pg_rewrite ON pg_depend.objid = pg_rewrite.oid
JOIN graph on pg_depend.refobjid = graph.objid
WHERE pg_rewrite.ev_class != graph.objid
)SELECT * FROM graph;
Il faut maintenant résoudre les OID pour déterminer les noms des vues
et leur schéma. Pour cela, nous ajoutons une vue resolved
telle que :
WITH RECURSIVE graph AS (
SELECT distinct pg_rewrite.ev_class as objid, refobjid as refobjid, 0 as depth
FROM pg_depend
JOIN pg_rewrite ON pg_depend.objid = pg_rewrite.oid
WHERE refobjid = 'pilotes_brno'::regclass
UNION ALL
SELECT distinct pg_rewrite.ev_class as objid, pg_depend.refobjid as refobjid,
depth + 1 as depth
FROM pg_depend
JOIN pg_rewrite ON pg_depend.objid = pg_rewrite.oid
JOIN graph on pg_depend.refobjid = graph.objid
WHERE pg_rewrite.ev_class != graph.objid
),AS (
resolved SELECT n.nspname AS dependent_schema, d.relname as dependent,
AS dependee_schema, d2.relname as dependee,
n2.nspname depth
FROM graph
JOIN pg_class d ON d.oid = objid
JOIN pg_namespace n ON d.relnamespace = n.oid
JOIN pg_class d2 ON d2.oid = refobjid
JOIN pg_namespace n2 ON d2.relnamespace = n2.oid
)SELECT * FROM resolved;
Nous pouvons maintenant présenter les ordres de suppression et de recréation des vues, dans le bon ordre. Les vues doivent être supprimées selon le numéro d’ordre décroissant et recrées selon le numéro d’ordre croissant :
WITH RECURSIVE graph AS (
SELECT distinct pg_rewrite.ev_class as objid, refobjid as refobjid, 0 as depth
FROM pg_depend
JOIN pg_rewrite ON pg_depend.objid = pg_rewrite.oid
WHERE refobjid = 'pilotes_brno'::regclass
UNION ALL
SELECT distinct pg_rewrite.ev_class as objid, pg_depend.refobjid as refobjid,
depth + 1 as depth
FROM pg_depend
JOIN pg_rewrite ON pg_depend.objid = pg_rewrite.oid
JOIN graph on pg_depend.refobjid = graph.objid
WHERE pg_rewrite.ev_class != graph.objid
),AS (
resolved SELECT n.nspname AS dependent_schema, d.relname as dependent,
AS dependee_schema, d2.relname as dependee,
n2.nspname oid as dependent_oid,
d.depth
FROM graph
JOIN pg_class d ON d.oid = objid
JOIN pg_namespace n ON d.relnamespace = n.oid
JOIN pg_class d2 ON d2.oid = refobjid
JOIN pg_namespace n2 ON d2.relnamespace = n2.oid
)SELECT 'DROP VIEW ' || dependent_schema || '.' || dependent || ';'
(FROM resolved
GROUP BY dependent_schema, dependent
ORDER BY max(depth) DESC)
UNION ALL
SELECT 'CREATE OR REPLACE VIEW ' || dependent_schema || '.' || dependent ||
(' AS ' || pg_get_viewdef(dependent_oid)
FROM resolved
GROUP BY dependent_schema, dependent, dependent_oid
ORDER BY max(depth));
La solution actuelle semble techniquement meilleure et
la solution actuelle a donc été choisie. Le wiki du projet PostgreSQL
montre que l’ordre MERGE
a été étudié et qu’un certain
nombre d’aspects cruciaux n’ont pas été spécifiés, amenant le projet
PostgreSQL à utiliser sa propre version. Voir la documentation : https://wiki.postgresql.org/wiki/UPSERT#MERGE_disadvantages.↩︎